La conception universelle de l’apprentissage (CUA) provient du monde de l’architecture et plus particulièrement du Universal Design (ou design universel) ayant émergé dans les travaux de Ronald Mace dans les années 1980, qui a pointé l’importance de créer des environnements physiques d’emblée accessibles plutôt que d’attendre d’éventuelles demandes avant de les ajouter. Une telle posture amena ainsi de plus en plus d’architectes à anticiper dans leurs plans d’aménagement les besoins particuliers des usagers, dont par exemple ceux des personnes à mobilité réduite. C’est ainsi que les rampes d’accès, les pictogrammes, les chiffres en braille dans les ascenseurs et les portes électriques, pour ne prendre que ces quelques exemples, se sont graduellement intégrés dans le paysage « normal » de l’architecture en Amérique du Nord et en Europe.
Au fil du temps, on a constaté que l’accessibilité universelle des bâtiments ne bénéficiait pas seulement aux personnes en situation de handicap, mais aussi à d’autres, comme aux personnes munies d’une poussette en ce qui a trait aux rampes d’accès ou encore à celles chargées de paquets, dans le cas des portes électriques.
La conception universelle de l’apprentissage cherche à transposer au contexte de scolaire des principes d’accessibilité développés en architecture. Dans ce contexte, les rampes d’accès doivent devenir pour ainsi dire des « rampes cognitives » (Keme’enui et Simmons, 1999) par une planification centrée sur l’anticipation des barrières possibles à l’apprentissage et à la réussite et, dans la mesure du possible, de la mise en œuvre de stratégies judicieuses pour y pallier. La conception universelle de l’apprentissage représente donc une stratégie éducative profitable à tous les étudiants, qu’ils aient ou non des besoins particuliers.
« Ce qui peut être aidant pour un étudiant ayant des troubles d’apprentissage peut l’être pour les autres étudiants. »
- (Dubé et Sénécal, 2009)